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Rappel du contexte : Harpagon n’a hâte d’établir ses enfants que pour épouser lui-même une jeune fille pauvre dont la beauté l’a charmé et qui apportera en ménage mille qualités précieuses, et surtout beaucoup de frugalité et d’économie. Il se croit obligé de l’inviter à diner, mais il s’agit de dépenser le moins possible… Harpagon tente de s’entendre avec son cuisinier, qui est aussi son cocher, dans une scène du dernier comique. Pendant le repas, Harpagon découvrira que son fils est épris de cette même Marianne qu’il veut épouser.

 

La scène est célèbre aussi pour le proverbe suivant : « il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger »

 

La comédie de L’Avare n’eut pas d’abord tout le succès qu’elle méritait parce qu’elle était écrite en prose. On croyait à cette époque qu’une bonne comédie ne pouvait s’écrire qu’en vers.

 

Pour regarder la scène, cliquer ici.

« Le bifteck participe à la même mythologie sanguine que le vin. C’est le cœur de la viande, c’est la viande à l’état pur, et quiconque en prend, s’assimile à la force taurine. De toute évidence, le prestige du bifteck tient à sa quasi-crudité : le sang y est visible, naturel, dense, compact et sécable à la fois ; on imagine bien l’ambroisie antique sous cette espèce de matière lourde qui diminue sous la dent de façon à bien faire sentir dans le même temps sa force d’origine et sa plasticité à s’épancher dans le sang même de l’homme. Le sanguin est la raison d’être du bifteck : les degrés de sa cuisson sont exprimés, non pas en unités caloriques, mais en images de sang ; le bifteck est saignant (rappelant alors le flot artériel de l’animal égorgé), ou bleu (et c’est le sang lourd, le sang pléthorique des veines qui est ici suggéré par le violine, état superlatif du rouge). La cuisson, même modérée, ne peut s’exprimer franchement ; à cet état contre-nature, il faut un euphémisme : on dit que le bifteck est à point, ce qui est à vrai dire donné plus comme une limite que comme une perfection. »

Roland Barthes, Mythologies, Éditions du Seuil (1951)

Dans Mythologies, Roland Barthes nous apprend à prendre au sérieux ce qui parait anodin, sans importance. Il s’étonne et, en s’étonnant, nous aide à découvrir nos « mythes » modernes derrière de simples lieux communs. Il nous apprend à résister au “ce qui va de soi du langage”. Les mythologies, c’est une méthode pour dépasser les apparences, se méfier du bon sens et, malgré tout, aimer le monde dans lequel on vit, sans en être dupe.

« Le plaisir de manger est la sensation actuelle et directe d’un besoin qui se satisfait. Le plaisir de la table est la sensation réfléchie qui naît de diverses circonstances de faits, de lieux, de choses et de personnes qui accompagnent le repas. Le plaisir de manger nous est commun avec les animaux, il ne suppose que la faim et ce qu’il faut pour la satisfaire. Le plaisir de la table est particulier à l’espèce humaine; il suppose des soins antécédents pour les apprêts du repas, pour le choix du lieu et le rassemblement des convives. Le plaisir de manger exige, sinon la faim, au moins de l’appétit; le plaisir de la table est le plus souvent indépendant de l’un et de l’autre.

Ces deux états peuvent toujours s’observer dans nos festins.

Au premier service, et en commençant la session, chacun mange avidement, sans parler, sans faire attention à ce qui peut être dit; et quel que soit le rang qu’on occupe dans la société, on oublie tout pour n’être qu’un ouvrier de la grande manufacture. Mais quand le besoin commence à être satisfait, la réflexion naît, la conversation s’engage, un autre ordre de choses commence, et celui qui jusque-là n’était que consommateur, devient convive plus ou moins aimable, suivant que le maître de toutes choses lui en a dispensé les moyens.»

Brillat-Savarin, Physiologie du goût (1848)

Brillat-savarin crée un précédent appelé à une grande prospérité : l’écrivain gastronome. Le succès des livres de cuisine lui doit sans doute beaucoup. Il a écrit sur les prisons, l’économie ou les duels. Mais, on ne s’en souvient plus. Ne reste que son livre sur le goût qui ne se résume pas seulement à ses aphorismes qui l’ont rendu célèbre.

http://wiki.aalto.fi/download/attachments/38374131/van+alstyne+hbr+two-sided+markets.pdf

 

stratégie

 

Peu de chercheurs s’intéressent aux marchés « bi-face » en France, sauf un certain Jean Tirole… Prix Nobel d’économie ! En revanche, dans les pays anglo-saxon, la littérature sur ce sujet est plus fournie. Cet article, paru en 2006 et écrit par 3 professeurs américains, en est une bonne synthèse.

« Ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus  intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas  un outil, mais plusieurs. Car elle est pour ainsi dire un outil qui tient lieu des autres. C’est donc à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de techniques  que la nature a donné de loin l’outil le plus utile, la main.

Aussi ceux qui disent  que l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé des animaux (parce que dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. Car les autres animaux n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir  et pour faire n’importe quoi d’autre, et ne doivent jamais déposer l’armure qu’ils ont autour de leur corps ni changer l’arme qu’ils ont reçue en partage. L’homme au contraire, possède de nombreux moyens de défense, et il lui est toujours loisible d’en changer et même d’avoir l’arme qu’il veut quand il veut. Car la main devient griffe, serre, corne ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de tout saisir et de tout tenir. »

                                                                                        Aristote, Les parties des animaux

L’intelligence c’est la faculté d’inventer des moyens pour arriver à une fin. Autant dire que sa démarche est toujours de fabriquer des outils. L’invention, la fabrication, l’utilisation des outils sont donc autant d’éléments de la démarche première propre à l’intelligence. Pour Aristote, la nature est sage: il serait insensé de donner un outil à quelqu’un qui n’aurait pas l’intelligence pour s’en servir. A l’homme, parce qu’il est l’être le plus intelligent de la nature, la nature a donné un organe dont il est capable de se servir: la main, non pas comme un outil, mais comme une multiplicité d’outils.

 

L’anthropologie moderne donne tort à Aristote et à son finalisme. Mais l’image de la main, outil des outils, reste belle et forte.

« L’homme ne se soulèvera au-dessus de la terre que si un outillage puissant lui fournit le point d’appui. Il devra peser sur la matière s’il veut se détacher d’elle. En d’autres termes, la mystique appelle la mécanique. On ne l’a pas assez remarqué, parce que la mécanique, par un accident d’aiguillage, a été lancée sur une voie au bout de laquelle étaient le bien-être exagéré et le luxe pour un certain nombre, plutôt que la libération de tous. Nous sommes frappés du résultat accidentel, nous ne voyons pas le machinisme dans ce qu’il devrait être, dans ce qui en fait l’essence. Allons plus loin. Si nos organes sont des instruments naturels, nos instruments sont par là même des organes artificiels. L’outil de l’ouvrier continue son bras ; l’outillage de l’humanité est donc un prolongement de son corps. La nature, en nous dotant d’une intelligence essentiellement fabricatrice, avait ainsi préparé pour nous un certain agrandissement. Mais des machines qui marchent au pétrole, au charbon, à la « houille blanche et qui convertissent en mouvement des énergies potentielles accumulées pendant des millions d’années, sont venues donner à notre organisme une extension si vaste et une puissance si formidable, si disproportionnée à sa dimension et à sa force, que sûrement il n’en avait rien été prévu dans le plan de structure de notre espèce : ce fut une chance unique, la plus grande réussite matérielle de l’homme sur la planète. […] Or, dans ce corps démesurément grossi, l’âme reste ce qu’elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. D’où le vide entre lui et elle. D’où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions de ce vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd’hui tant d’efforts désordonnés et inefficaces : il y faudrait de nouvelles réserves d’énergie potentielle, cette fois morale. Ne nous bornons donc pas à dire, comme nous le faisions plus haut, que la mystique appelle la mécanique. Ajoutons que le corps agrandi attend un supplément d’âme, et que la mécanique exigerait une mystique. «

Bergson, Deux sources de la morale et de la religion (1932)

 Les philosophes sont souvent technophobes.  Ce n’est pas le cas de Bergson. Pour lui, la technique est un prolongement de l’humain. La technique n’a pas uniquement une origine matérielle, mais aussi spirituelle (« la mystique appelle la mécanique ») et même corporelle.

A ce sujet, Bergson parle de « corps agrandi ». La « réalité augmentée » ne semble  plus très loin…

 

 

« Petite Poucette n’a rien à inventer, le virtuel est vieux comme le monde ! Ulysse et Don Quichotte étaient virtuels. Madame Bovary faisait l’amour virtuellement, et beaucoup mieux peut-être que la majorité de ses contemporains. Les nouvelles technologies ont accéléré le virtuel mais ne l’ont en aucun cas créé. La vraie nouveauté, c’est l’accès universel aux personnes avec Facebook, aux lieux avec le GPS et Google Earth, aux savoirs avec Wikipédia. Rendez-vous compte que la planète, l’humanité, la culture sont à la portée de chacun, quel progrès immense ! Nous habitons un nouvel espace… La Nouvelle-Zélande est ici, dans mon iPhone ! J’en suis encore tout ébloui !

Ce que l’on sait avec certitude, c’est que les nouvelles technologies n’activent pas les mêmes régions du cerveau que les livres. Il évolue, de la même façon qu’il avait révélé des capacités nouvelles lorsqu’on est passé de l’oral à l’écrit. Que foutaient nos neurones avant l’invention de l’écriture ? Les facultés cognitives et imaginatives ne sont pas stables chez l’homme, et c’est très intéressant. C’est en tout cas ma réponse aux vieux grognons qui accusent Petite Poucette de ne plus avoir de mémoire, ni d’esprit de synthèse. Ils jugent avec les facultés cognitives qui sont les leurs, sans admettre que le cerveau évolue physiquement. »

                                                            Michel Serres, à propos de son livre Petite Poucette

Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants. Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer.

« Soyons indulgents avec eux, ce sont des mutants », implore Michel Serres.

« Au moment de produire à la lumière les races mortelles, les dieux ordonnèrent à Prométhée et à Epiméthée de distinguer entre elles toutes les qualités dont elles avaient à être pourvues. Epiméthée demanda à Prométhée de lui laisser le soin de faire lui-même la distribution. (…)

Dans cette distribution, il donne aux uns la force sans la vitesse; aux plus faibles, il attribue le privilège de la rapidité; à certains il accorde des armes. (…) Bref, entre toutes les qualités, il maintient un équilibre. (…) Après qu’il les ait prémunis suffisamment contre les destructions réciproques, il s’occupa de les défendre contre les intempéries qui viennent de Zeus, les revêtant de poils touffus et de peaux épaisses, abris contre le froid, abris aussi contre la chaleur. (…) Or Epiméthée, dont la sagesse était imparfaite, avait déjà dépensé, sans y prendre garde, toutes les facultés en faveur des animaux, et il lui restait encore à pourvoir l’espèce humaine. (…) Dans cet embarras, survient Prométhée pour inspecter le travail. Celui-ci voit toutes les autres races harmonieusement équipées, et l’homme nu, sans chaussures, sans couvertures, sans armes. (…) Prométhée, devant cette difficulté, ne sachant quel moyen de salut trouver l’homme, se décide à dérober l’habileté artiste d’Héphaestos et d’Athéna, et en même temps le feu – car, sans le feu, il était impossible que cette habilité rendit aucun service – puis, cela fait, il en fit présent à l’homme. C’est ainsi que l’homme fut mis en possession des arts utiles à la vie. »

 

Platon, Protagoras

 Selon Platon, l’homme est naturellement, originellement faible (moins « fort », moins bien « doté » que la plupart des animaux). Mais cette faiblesse est compensée par un don des dieux : l’habileté, la maîtrise du feu et des techniques.

Puisse l’homme faire toujours bon usage de ce présent des dieux…

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